Christian a trouvé l'argument pour expliquer son acte : «On nous a dévêtus de notre outil de travail, on se retrouve à poil.» A près de 47 ans, dont vingt-sept chez Chaffoteaux et Maury, il a participé au calendrier «dévêtu» imaginé par les salariés. La semaine dernière, dans l'usine de Ploufragan (Côtes-d'Armor), ils sont venus poser quasi nus, juste couverts d'un accessoire. Lui a choisi un drapeau aux couleurs de la marque de chaudières et de chauffe-eau, d'autres un casque de chantier ou un masque de soudure. L'objet sortira en septembre, et financera un voyage en Italie au siège d'ATG, qui a repris l'entreprise en 2001.
Radicalisation. Le 18 juin, le groupe annonçait la fermeture de la partie production du site ; seule serait conservé sur place la recherche et développement. Soit 204 licenciements sur 251 employés. Depuis, les Chaffoteaux et Maury font parler leur imagination pour médiatiser leur sort. Mais, à l'heure de la radicalisation des conflits sociaux, ils ont choisi une autre voie. «On n'est pas dans la démarche "on va tout faire sauter". On sait que la procédure va être longue, on ne peut pas commencer par être violent, expliquent Chantal Jouan et Brigitte Coadic, déléguées CGT. On a voulu rester du côté de la légalité et avoir l'opinion publique avec nous.» Même si elles admettent que les envies d'actions plus musclées de certains sont «de plus en plus dures à contenir». Un employé résume : «Pas