Imposer davantage les riches pour garantir les dépenses sociales. C'est l'intention affichée des socialistes au pouvoir à Madrid, asphyxiés par un déficit public record, en passe de dépasser la barre des 10 % du PIB. «S'il faut élever l'impôt sur le revenu des plus riches pour maintenir notre politique sociale et les investissements publics, nous le ferons», a lancé le numéro 2 du Parti socialiste, José Blanco. Le bras droit de Zapatero n'a certes fixé ni date ni niveau d'imposition mais l'annonce a suffi à échauffer les esprits et à provoquer la colère de l'opposition conservatrice, dans ce pays habitué depuis quinze ans à une constante baisse d'impôts sur fond de croissance vigoureuse.
«C'est une bêtise, a critiqué Cristobal Montoro, du Partido Popular, car ceux qui vont vraiment payer, ce sont les classes moyennes, déjà touchées par la crise.» De fait, chez les mieux lotis surtout, l'évasion fiscale est un sport national. Seulement 3 % des contribuables déclarent plus de 60 000 euros annuels, et pas plus de 20 % affichent des revenus supérieurs à 30 000 euros. Depuis le début de la récession, le gouvernement Zapatero a fait son possible pour éviter toute hausse fiscale. Mais il n'a plus le choix. Les comptes publics sont dans le rouge, du fait des prestations grandissantes à verser aux quatre millions de chômeurs (près de 20 % des actifs) et d'un ambitieux plan de relance via les chantiers publics. Jeudi, l'exécutif socialiste a annoncé que 6 mil