Malgré la crise, les bonus n'ont pas disparu. Le rétablissement de croissance loin d'être acquis ; les excroissances de rémunérations déjà reparties ? Sorte de business as usual pour les 700 militants d'Attac qui tiennent leur dixième université d'été. «Un air de déjà-vu, sourit une jeune militante, de realpolitik libérale de retour», l'espace d'une maigre parenthèse de rémission apparente. De quoi relativiser les psalmodies de régulation et les envolées sur la «moralisation» du système. «Le retour des bonus illustre l'extraordinaire arrogance des banques qui renouent avec des pratiques spéculatives sans avoir le moindre doute sur leur responsabilité dans le déclenchement de la crise», dit Jean-Marie Harribey, coprésident d'Attac. «C'est simple, résume un économiste. Les Etats ont renfloué les banques.» Lesquelles «ont profité des taux d'intérêts quasi nuls des banques centrales» pour surfer sur les bons coups, «tout en resserrant leur crédit aux PME…»
Les militants ont tous les mêmes mots en boucle. Indécence et cynisme des banques. Tromperie et duplicité du pouvoir. Entre code de conduite non contraignant et recul du gouvernement pour légiférer sur les excès, «Nicolas Sarkozy a seulement sermonné pour la galerie, note Dominique Plihon, qui pilote le conseil scientifique d'Attac. Il paie le choix de l'Etat de ne pas avoir opté pour le renflouement des banques via une dette subordonnée à long