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Analyse

L’Elysée ne fait plus crédit

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Nicolas Sarkozy réunit aujourd’hui les banquiers pour leur rappeler le code de bonne conduite.
publié le 25 août 2009 à 6h51
(mis à jour le 25 août 2009 à 6h51)

L'adresse de l'Elysée, les représentants des banques françaises la connaissent par cœur. Pour la septième fois en un an, les voilà convoqués aujourd'hui par Nicolas Sarkozy, après avoir fait un tour de chauffe, hier, à Bercy, pendant trois heures. Ils ont rendez-vous avec un chef de l'Etat que son entourage dit très remonté après les révélations de Libération, le 5 août, sur le milliard d'euros provisionné par BNP Paribas pour ses traders. «Il s'est senti trahi et a tout de suite demandé qu'on aille plus loin», confie un de ses proches. Enjoignant au gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, «d'appliquer avec fermeté les règles en vigueur, notamment en matière de rémunération»…

Le dossier «banques» se veut prioritaire. Il figurait au top des discussions que Nicolas Sarkozy a eu hier avec son Premier ministre, François Fillon, qui a partagé le couvert du Président au cap Nègre pour sa dernière journée de vacances. Objectif : afficher un volontarisme politique ; prouver que ces appels à «moraliser» le capitalisme seront suivis d'effet alors que l'opinion publique s'exaspère face à la multiplication, cet été, des plans sociaux. «Le Président se fout des arguments de realpolitik», assure un banquier qui a ses entrées à l'Elysée, et il est convaincu qu'il dispose «de marges de manœuvre» plus importantes que ses homologues britanniques et allemands, «en délicatesse avec leur opinion publique». En tou