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Ouvriers espagnols cherchent emplois saisonniers en France

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Face à la hausse du chômage, le travail des champs est à nouveau plébiscité.
publié le 25 août 2009 à 6h52
(mis à jour le 25 août 2009 à 6h52)

Retour vers le vignoble français ? On n’est certes pas revenu au début des années 70, lorsque près de 100 000 Espagnols allaient faire les vendanges dans le sud de la France. Mais le phénomène pourrait connaître un net regain, poussé par la crise brutale qui sévit en Espagne. Le mouvement avait commencé l’an dernier : 12 000 Espagnols avaient passé la frontière, soit une hausse annuelle de 15 %. Cette saison, affirment les syndicats agricoles, ce chiffre va être battu. Comisiones Obreras (CCOO), l’une des deux grandes centrales, estime que 13 500 travailleurs s’apprêtent à aller cueillir le raisin français, 12,5 % de plus qu’en 2008. Sans compter les milliers d’ouvriers agricoles qui partent «à leur compte», et qui n’ont pu être comptabilisés.

Saignée. Il faut dire que nulle part en Europe le chômage ne fait autant de ravages qu'en Espagne : inférieur à 10 % il y a deux ans, le nombre de demandeurs d'emploi frôle les 20 % des actifs, soit plus de 4 millions de chômeurs. Une saignée liée à la crise mondiale, mais aussi à une spécificité nationale, l'effondrement du bâtiment, qui avait porté la prospérité du pays. D'où le profil de ces néosaisonniers : pour les trois-quarts, ce sont des Andalous, issus notamment de la province semi-désertique de Jaén, où les oliveraies sont la monoculture. Depuis le milieu des années 90, ces ouvriers agricoles travaillaient sur les chantiers de la Costa del Sol.

Selon le syndicat UGT, 80 000 Andalous restés sur le carreau sont r