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Analyse

Faucheurs volontaires contre tournesol mutant

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Agriculture. La firme Pioneer est accusée de créer des «OGM clandestins».
publié le 27 août 2009 à 6h52
(mis à jour le 27 août 2009 à 6h52)

Jean Donnenwirth, le directeur juridique de Pioneer, l'assure : il n'y aurait rien de bien neuf dans ces champs de tournesol ; tout juste «l'amélioration de processus utilisés depuis quatre-vingt ans dans l'agriculture». Vraiment ? José Bové pense l'inverse. «Les grandes firmes semencières travaillent à mettre au point de nouvelles biotechnologies pour contourner l'obstacle de la mobilisation et de la réglementation sur les OGM», dit-il par téléphone.

Choc. Du coup, plus de cent faucheurs volontaires sont partis à travers champs et vergers, hier, pour faire le siège du laboratoire de recherche sur le tournesol de Pioneer Génétique. Pourquoi ? Parce qu'après la transgenèse qui produit les OGM, c'est la mutagenèse du tournesol qui est là mise au point. Il s'agit non plus de coller un gène dans une plante mais de provoquer la mutation naturelle de ces plantes par une série de chocs chimiques obtenus par arrosage de produits très complexes. Des «OGM clandestins» pour les faucheurs. Le directeur juridique de Pioneer rejette ce terme. «Chacun a sa lecture des textes réglementaires, évacue-t-il. Il n'y a plus d'OGM, et ceux qui y sont opposés ont besoin de trouver de nouveaux objectifs…» Pour lui, les semences produites à Montech ne «posent aucun problème».

Ce qui n'est évidemment pas l'avis des faucheurs. Les produits obtenus par mutagenèse sont, selon eux, «des OGM aux termes de la directive 2001-18 mais échappent en