Les niches fiscales, ces avantages fiscaux spécifiques qui font débat depuis de nombreuses années, devaient être réévaluées, sous l'égide des députés UMP Gilles Carrez et Pierre Méhaignerie. Las, ces derniers ont annoncé jeudi qu'ils mettaient fin à l'offensive contre ces avantages, qui coûtent en une année quelque 70 milliards d'euros à l'Etat. Entretien avec Didier Migaud, président (PS) de la commission des finances à l'Assemblée Nationale, qui a fait de la lutte contre les niches fiscales un combat majeur.
Comment avez-vous accueilli ce recul?
Avec surprise. Je pense que Pierre Méhaignerie et Gilles Carrez sont sincères dans leur démarche, mais si les arguments qu'ils avancent n'étaient pas assez forts il y a quelques semaines, pourquoi le sont-ils aujourd'hui? Il y a vraisemblablement eu des pressions pour que ce débat ne soit pas soutenu. C'est un débat très sensible, la majorité n'est pas toujours très à l'aise sur les politiques fiscales. Méhaignerie et Carrez mettent le doigt sur le sujet, ce qui le rend encore plus sensible. Finalement, il y a beaucoup de rapports là-dessus, mais on reste trop dans le discours, pas dans l'action.
Ce recul intervient-il, selon vous, pour ménager l'électorat de l'UMP dans l'optique des élections régionales?
Qu'il y ait des considérations politiciennes, oui, je le pense