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Libération

Le groupe a mis du hacker à l’ouvrage sur Greenpeace

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La justice aggrave les poursuites pour piratage contre l’entreprise.
publié le 29 août 2009 à 6h52
(mis à jour le 29 août 2009 à 6h52)

Dieu m'est témoin que je n'ai pas voulu ça. Grand classique de l'espionnage économique : une entreprise, bien sous tous rapports, se contente de payer un cabinet privé de renseignement sous couvert de suivi Internet. Chez EDF, missionnant la société Kargus, fondée par Thierry Lorho, ancien de la DGSE, ça donne un contrat, signé en 2007, de «veille stratégique sur les modes d'actions et les organisations des écologistes», surtout Greenpeace. Mais s'il s'agit juste de surfer sur le Web (4 600 euros par mois), pourquoi cette clause : «Kargus s'engage à considérer comme "confidentielles" les informations relatives à EDF qui ne sont pas dans le domaine public» ?

Outragée. Pierre Gadonneix, poursuivi depuis mai en tant que PDG d'EDF, s'est drapé dans sa dignité outragée : «S'agissant du renseignement, nous nous appuyons sur les services de l'Etat à l'exclusion de toute officine privée. Cette politique répond à des exigences éthiques et de transparence.» Pas de bol : après avoir tenté de se constituer partie civile, comme victime des agissements de cadres indélicats, EDF est poursuivi en tant que personne morale pour le piratage de Greenpeace.

Le patron de Kargus l'a affirmé aux enquêteurs : «L'objet réel du contrat était de pénétrer les réseaux informatiques de Greenpeace afin d'anticiper les actions qui pouvaient être menées à l'encontre d'EDF. Il est évident que je n'allais pas mettre dans le contrat qu'on ferait du hacking.» La