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Tobin, le retour

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Marché . La City ressort la taxe sur la spéculation.
publié le 29 août 2009 à 6h52
(mis à jour le 29 août 2009 à 6h52)

La taxe Tobin reviendrait-elle à la mode, près de trente ans après ? Cela y ressemble fort et c'est à mettre au crédit de la crise. Jeudi, le chef de l'Autorité britannique des services financiers (FSA), Adair Turner, s'est déclaré personnellement favorable à une taxe sur les transactions financières, au cours d'une table ronde avec des économistes, reproduite par le magazine Prospect. Vendredi, dans un entretien publié dans le Guardian, c'est l'ex-ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, aujourd'hui chargé des financements innovants à l'ONU, qui dit espérer qu'un chef d'Etat proposera une taxe de type Tobin au cours du prochain G20.

C’est quoi la taxe Tobin ? Une idée d’un certain James Tobin, économiste américain, visant à décourager la spéculation via une taxe sur les transactions financières qui permettrait aussi de soutenir les pays pauvres. Cette idée louable, née à la fin des années 70, à la veille de deux décennies de frénésie sur les marchés, n’a jamais vu le jour, étouffée dans l’œuf par les milieux financiers. Il n’en reste que la taxe internationale sur les billets d’avion, destinée à acheter des médicaments pour les pays pauvres, lancée en 2005 par le président français d’alors, Jacques Chirac.

Mais restons calmes, la taxe Tobin est loin de réellement resurgir. La City, accusée par Turner d'avoir grandi «au-delà du raisonnable» et d'être en grande partie «socialement inutile», a réagi très froidement à c