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Libération

Des cadres à la chaîne chez Valeo

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L’équipementier doit pallier 1 600 suppressions de postes en France.
publié le 31 août 2009 à 6h52
(mis à jour le 31 août 2009 à 6h52)

C’est tout à fait légal mais ça ne choque pas moins : Valeo, deuxième équipementier automobile français et parmi les dix premiers mondiaux, a envoyé ses cols blancs travailler sur les lignes de production de ses usines françaises alors même qu’il supprimait 5 000 postes dont 1 600 rien qu’en France. La raison : il eut été mal vu qu’au moment où il se défaisait de ses CDI, le groupe rappelle en masse ses intérimaires pour satisfaire aux besoins de la production, stimulée notamment par les différentes primes à la casse en Europe.

«Sauvés». Pour Denis Bréant, de la CGT-Valeo, le besoin de faire appel aux cols blancs trahit le «surajustement de la main-d'œuvre» opéré par le groupe. «Le cabinet d'experts Secafi [proche de la CGT, ndlr] a même prouvé qu'avec une meilleure utilisation du chômage partiel, 1 200 postes auraient pu être sauvés», souligne Bréant. Un an de chômage partiel aurait, selon Secafi, coûté «seulement» 21,2 millions d'euros, contre 77 millions d'euros pour 1 200 suppressions de postes. Nul doute cependant qu'à long terme des licenciements coûteront toujours moins cher que des CDI en poste.

C'est en obéissant à cette logique que Valeo s'est retrouvé dans des situations confinant à l'absurde. Sur le site de Reims, qui fabrique des échangeurs thermiques, alors qu'il ouvrait un guichet départs pour 40 personnes, l'équipementier a mobilisé plusieurs dizaines de techniciens, cadres et agents pour épauler les effectifs de prod