Le baron fait des pertes. La société d’investissement Wendel, dont le conseil de surveillance est présidé par Ernest-Antoine Seillière, a affiché pour le premier semestre 2009 un résultat négatif de près d’un milliard d’euros. Annonce qui a provoqué une chute du titre en Bourse de 7 %. Le groupe doit faire face à la crise, et surtout aux conséquences des erreurs d’investissement effectuées ces dernières années. Et notamment une prise de participation très contestée dans Saint-Gobain (matériaux de construction). Erreurs qui avaient coûté son poste à Jean-Bernard Lafonta, ex-président du directoire de Wendel, mais pas à l’inamovible Seillière.
«Dilution». C'est au nouveau président du directoire, Frédéric Lemoine, arrivé chez Wendel en avril, qu'est revenue la tâche d'annoncer la nouvelle. Dans le détail, le groupe d'investissement affiche une perte nette semestrielle de 960 millions d'euros, contre un bénéfice de 314 millions l'année précédente. Une telle différence s'explique d'abord par la situation de Saint-Gobain. Le groupe de construction, dont Wendel détient 17,7 %, a vu son cours s'effondrer, et il a fallu déprécier la participation achetée au prix fort il y a deux ans - au moins 700 millions d'euros.
En plus, Saint-Gobain a eu la mauvaise idée, pour faire face au ralentissement de son activité, de lancer au début de l’année une augmentation de capital à prix bradé. Pour ne pas se faire diluer dans le capital, Wendel avait fait le choix douloureux de sui