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Libération

Les Contis payent le prix de leur lutte

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Social. Le tribunal de Compiègne condamne six prévenus sur sept.
publié le 2 septembre 2009 à 6h52

«J'ai une boule au ventre et les larmes qui coulent, mais ce n'est rien par rapport à la rancœur que je porte en moi. Les seuls à s'être retrouvés devant la justice, ce sont les ouvriers qui se sont battus pour sauver leurs emplois.» C'est par ces mots que Xavier Mathieu a annoncé aux 300 ouvriers de Continental de Clairoix, massés sur la place du Général-de- Gaulle, le verdict du tribunal correctionnel de Compiègne (Oise). Sur les sept prévenus, parmi lesquels le leader CGT, un seul a été relaxé. Les autres écopent de trois à cinq mois de prison avec sursis, pour avoir saccagé la sous-préfecture de Compiègne le 21 avril avec 200 collègues rendus furieux par la fermeture de leur usine.

Conflits. Les copains sont sous le choc. «C'est une honte», hurle un homme, arborant le tee-shirt "Sarkozy je te vois" de Charlie Hebdo.«Justice de merde»,«enculés»,«fumiers» : les insultes fusent. Le mécontentement va grandissant lorsque Me Marie-Laure Dufresne-Castets explique que les prévenus devront de nouveau comparaître le 4 novembre, au civil, pour répondre des dégâts, estimés à quelque 60 000 euros. «On a voulu faire un exemple», regrette l'avocate, qui hésite à faire appel de la décision.

Ce nouvel épisode juridique, c'est celui de trop pour Nathalie. Seule femme parmi les sept prévenus, elle se dit «moralement fatiguée».«Avec cette mention sur mon casier judiciaire, je ne sais pas si