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Libération

Fillon veut dépolluer le débat sur la taxe carbone

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Fiscalité. Le Premier ministre précise les contours de la CCE.
publié le 3 septembre 2009 à 0h00

Ra-ssu-rer : la «contribution climat-énergie» (CCE) ne sera qu’une petite pilule indolore. Tenter, aussi, de désamorcer la polémique qui grandit au sein de la majorité et clive déjà une partie de la gauche sur cette taxe carbone. Jouer, enfin, la carte d’un impôt le plus juste possible, le moins douloureux du monde. Et, espérons, avec de belles vertus redistributives pour les plus démunis. Tant pis pour les environnementalistes et les préconisations du comité d’experts chapeauté par l’ex-Premier ministre Michel Rocard.

«Transfert». Le gouvernement a fait ses arbitrages, que le Premier ministre François Fillon, pas vraiment écolo-warrior, explicite dans un entretien ce samedi dans le Figaro Magazine. Oui, confirme-t-il, la France, très en retard en matière de fiscalité environnementale, appliquera à partir de 2010 un impôt sur le carbone pour modifier les comportements. Non, la CCE ne sera pas de 32 euros la tonne de carbone, mais plutôt, comme déjà éventé, de 14 euros. Choix très conservateur puisqu'il se base sur «le prix de la tonne» de carbone actuel sur le «marché»… passablement déprimé par la récession. Non, cet impôt vert n'intégrera pas l'électricité : «Si la France rejette moins de carbone que les autres pays, c'est grâce à l'électricité», issue du nucléaire, mais pourtant aussi, en période de pointe, d'énergies fossiles… Et puis non, ce n'est pas un impôt, «pas une taxe nouvelle», jure Fillon, juste «u