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Les cueilleurs de baies déconfits

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Carte postale de Suéde. La mondialisation en histoire
publié le 4 septembre 2009 à 0h00

Des cars ont été affrétés par l’ambassade de Thaïlande à Stockholm, pour les conduire à l’aéroport d’Arlanda, d’où ils espèrent décoller au plus vite pour rentrer chez eux. Ces travailleurs thaïlandais sont arrivés en Suède en juillet. Ils devaient y rester jusqu’au début de l’automne. Mais leur séjour a tourné court. Les baies qu’ils étaient venus cueillir, dans les forêts au nord du royaume, sont restées introuvables.

Peter Fust, patron d'une entreprise de cueillette, explique : «La saison n'est pas bonne. La floraison était prometteuse mais nous avons eu des nuits très froides en juin. Et il a fait assez sec dans certains coins.» Lui-même a décidé d'installer la moitié des 1 000 cueilleurs qu'il a fait venir de Thaïlande et du Vietnam, via des entreprises locales de recrutement, à 500 km au sud des forêts qu'il couvre habituellement, dans l'espoir que la récolte de myrtilles, d'airelles et autres baies soit meilleure. Mais ses douze concurrents n'ont pas tous fait de même. Et leurs cueilleurs sont restés les mains vides. Or beaucoup d'entre eux se sont endettés pour se payer le voyage en Suède. Ils doivent aussi s'acquitter de 15 euros par jour pour la nourriture, le logement et les transports. Difficile quand le kilo de myrtilles ne vaut pas plus de 1,4 euro et qu'il n'y a rien à ramasser. Mi-août, plusieurs centaines de Thaïlandais, dans la région de Lulea, se sont mis en grève, exigeant d'être rapatriés chez eux. Peter Fust met en cause les grossistes - trois e