«Cette affaire, c'est David contre Goliath.» A Génération précaire, collectif qui milite pour les droits des stagiaires, on attendait beaucoup ce vendredi matin de l'audience qui opposait David, 29 ans, à LCL- Le Crédit Lyonnais. Un cas «emblématique» qui «pourrait faire jurisprudence et permettre l'entrée des stagiaires dans le code du travail», espère le collectif.
Le jeune homme pourtant n'est ni le premier, ni le dernier, à être resté sur le carreau après avoir enchaîné des mois de stage dans une même entreprise, LCL donc. Mais il est l'un des très rares à avoir osé porter l'affaire devant les prud'hommes, pour réclamer une requalification de ses stages en contrat de travail et des dommages et intérêts pour «licenciement sans cause réelle ni sérieuse». «Pas seulement pour moi mais parce que plein d'autres jeunes sont dans mon cas.»
La salle des prud'hommes de Paris était de fait inhabituellement comble ce matin, comme n'a pas manqué de le faire remarquer un président du conseil pas mécontent d'avoir «du public, pour une fois».
«Emploi déguisé»
David passe la porte de LCL pour la première fois en avril 2006, en tant que stagiaire dans le cadre de sa deuxième année d'école de commerce. Six mois rémunéré par une «gratification» de 500 euros mensuels bruts. Affecté à un poste de conseiller auprès des professionnels, il tourne sur plusieurs agences parisiennes.
«Ça s'est très bien passé, j'ai été bien accueilli, bien traité, mais il était clair que