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Libération
Reportage

A la City, «il y a eu des excès, des abus»

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Les traders français installés à Londres reconnaissent le besoin de règles. A condition qu’elles s’appliquent à tous.
publié le 7 septembre 2009 à 0h00

Il n'y a pas si longtemps, le comble du chic pour un financier de la City était de marcher d'un pas vif dans les rues londoniennes, long parapluie noir à la main (surtout pas rétractable, de très mauvais goût), Financial Times sous le bras, vêtu d'un costume trois-pièces gris anthracite à rayures verticales blanches taillé sur mesure. La couleur marron était proscrite, réservée uniquement aux week-ends à la campagne. Et les traders français exilés à Londres avaient rapidement pris le pli, adoptant les us et coutumes vestimentaires locales. Las, les temps ne sont plus ce qu'ils étaient. Saville Row, la célèbre artère londonienne qui réunit la crème des tailleurs sur mesure, le confirme : les banquiers n'ont plus la cote. «C'est simple, le look banquier fait fuir. Nos clients veulent être élégants, mais surtout pas ressembler à un banquier qui n'a pas vraiment bonne presse», confie Gavin Davis, porte-parole de l'Association des tailleurs de Saville Row.

Qu'il soit banquier d'affaires, trader ou analyste financier, l'homme de la City, nourri aux bonus depuis sa plus tendre enfance, apprend aujourd'hui à se fondre dans la masse grise des travailleurs de la City. Et les Français sont les premiers à rechigner à en parler. «Vous comprenez, je risque mon job, c'est délicat», explique à Libération l'un d'entre eux. La femme d'un autre ajoute : «Il est vraiment remonté. Dans les dîners de famille cet été, il s'en est pris plein la figure.» L