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Libération

France Télécom attaquée pour un nouveau suicide

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Social . Selon nos informations, un technicien de l’opérateur s’est donné la mort il y a huit jours. La CFDT accuse le management.
publié le 7 septembre 2009 à 0h00

Comment communiquer autour d'un suicide ? Comment peser ses mots, respecter la douleur de la famille ? Autant de questions qui se posent avec acuité lorsqu'on est un responsable syndical, proche de la victime. Plus encore lorsque le drame se produit chez France Télécom, où plus de 20 suicides sont dénombrés depuis janvier 2008 par les syndicats, dont trois cet été (Libération du 27 août).

Dans la nuit du 29 au 30 août, Michel s’est donné la mort. C’était un technicien à la compétence pointue et dont la qualité professionnelle n’était pas discutée. Il était chargé de la validation d’équipements de transmission pour le haut débit, à Lannion (Côtes-d’Armor), chez Orange Labs (1 090 salariés), où s’élabore pour partie la recherche et développement de France Télécom. Marié, trois enfants dont une fille mineure, Michel avait aussi un petit-fils. Il avait exercé un mandat de représentant du personnel à la CFDT et siégé au CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) jusqu’en 2007, mais le syndicat nie tout lien entre son mandat et son geste.

La CFDT, certainement le syndicat le plus réservé sur l'utilisation médiatique des suicides, a attendu huit jours pour communiquer sur ce cas, demandant expressément à ses pairs d'attendre aussi pour «laisser le temps au recueillement et à la réflexion». Aujourd'hui, la centrale établit un lien entre le drame et la façon dont la direction de l'opérateur gère au quotidien ses salariés. Son analyse du geste d