Il y a encore un an, juste avant l’explosion de la crise financière, personne n’aurait ricané à la lecture des conclusions intermédiaires de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sur le plus gros conflit commercial de tous les temps, celui qui oppose, depuis cinq ans, Boeing à Airbus. Que se reprochent les deux constructeurs d’avions ? L’américain juge illégal le fait que les gouvernements européens puissent aider leur champion aéronautique sous forme de prêts remboursables au moment du lancement de la construction d’un nouvel avion. Boeing a longtemps répété que cette affaire lui aurait coûté la bagatelle de 205 milliards de dollars et fait perdre 20 % de son marché. Les Européens ont répliqué en expliquant que Boeing recevait, lui, des aides de financement indirect via, notamment, les programmes de la Nasa et du Pentagone.
Alors, à qui donne raison le rapport de 1 000 pages de l’OMC ? Difficile à dire. L’organisation, présidée par Pascal Lamy, refuse de communiquer le document. Et ni Boeing ni Airbus n’ont souhaité s’exprimer. Mais selon plusieurs sources citées par les agences financières, il semble qu’aux yeux de l’OMC, le mécanisme européen d’aides publiques serait (pour partie en tout cas) contraire aux règles du commerce mondial.Il y a un an, cela n’aurait peut-être pas choqué grand monde. Mais aujourd’hui, ce genre de sentence fait figure de vaste plaisanterie. Car entre-temps, la crise est passée par là et presque tous les Etats du monde occidental ont mis des ce