Au grand soulagement des Français, le communiqué final du G20 des ministres des Finances comporte le mot «limiter». Le Conseil de stabilité financière est désormais chargé, par le sommet de Londres, «d'explorer les approches possibles pour limiter» le montant total des bonus versés. C'est écrit noir sur blanc. Pourtant plusieurs pays comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne ou le Canada restent farouchement opposés à l'idée d'imposer un plafonnement aux compensations individuelles des traders. Alors, simple compromis évasif ou victoire de fond pour la France ? Retour sur deux jours de marchandage.
Le sommet commence en territoire hostile pour Christine Lagarde, vendredi soir. Ceux qui veulent «mettre un terme à la culture du bonus» sont conviés à dîner au Guildhall, le centre administratif de la City. Le lendemain matin, le Premier ministre, Gordon Brown, qui ne participera pas au sommet, prononce son discours en tant qu'hôte. Même s'il a signé, in extremis, la lettre commune de Nicolas Sarkozy et Angela Merkel appelant à un encadrement des bonus, la priorité pour le Britannique est clairement de faire en sorte que les Etats ne mettent pas fin trop tôt à leurs plans de relance alors que la crise n'est pas terminée.
Après la première session du matin sur la situation économique, pause photo. Le ministre britannique des Finances, Alistair Darling, se place au centre du groupe, entre l’Américain Tim Geithner et Christine Lagarde. Geithner pousse ensuite