Rarement chef d’Etat aura autant mouillé sa chemise pour vendre un avion de combat. Nicolas Sarkozy a débarqué hier soir au Brésil avec, dans sa ligne de mire, la première victoire à l’étranger du Rafale de Dassault, le successeur des célèbres Mirage. Un avion qui, pour l’heure, a coûté une fortune à l’Etat et au contribuable français mais n’a jamais trouvé acquéreur à l’étranger.
Les négociations sur ce contrat d'environ 4 milliards d'euros (sans les armements) sont «très avancées», a affirmé hier le président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva. «Je pense que nous arriverons à un bon accord avec la France, nous avons une relation de confiance.» L'Elysée rêverait que l'affaire soit bouclée et annoncée durant la visite éclair de Sarkozy (à Paris, on évalue ce miracle à une chance sur deux). Mais certains, au Brésil, préféreraient respecter le calendrier initial qui vise le mois d'octobre.
De toute façon, Nicolas Sarkozy ne repartira pas les mains vides. S’il fait le déplacement, ce n’est pas seulement pour participer aujourd’hui - en tant qu’invité d’honneur - aux festivités de la fête nationale brésilienne, c’est aussi pour formaliser de gros contrats de vente de sous-marins et d’hélicoptères de combat, annoncés il y a quelques mois. Un enjeu de 8 milliards d’euros.
Pour le président français, vendre à tout prix le Rafale, c’est une question de fierté nationale. Mais aussi de survie pour Dassault en tant que fabricant d’avions de combat. Les contrat