Un «jugement exceptionnel de condamnation à la prison ferme», qui reconnaît que l'entreprise a été victime d'un «pillage». C'est ainsi que Yannick Langrenez, le représentant des anciens de Thomé-Génot - à l'époque leader mondial des pôles d'alternateurs et fournisseur exclusif de Ford - s'est félicité de la décision du tribunal correctionnel de Reims.
Ce dernier a condamné mardi à cinq ans de prison ferme les deux ex-dirigeants du groupe américain Catalina, soupçonnés de malversations lors de la reprise en 2004 du sous-traitant automobile Thomé-Génot à Nouzonville (Ardennes).
Greg Willis, l'ancien PDG, et Catherine Zickfeld, son adjointe - tous deux résidents aux Etats-Unis et non représentés à l'audience - ont été reconnus coupables de recel, banqueroute par détournement et abus de biens sociaux à la suite de la reprise des Ateliers Thomé-Génot (ATG) qui employaient quelque 280 personnes avant d'être placés en liquidation judiciaire en octobre 2006.
Patrons voyous
Ils ont également été condamnés à cinq ans d'interdiction de gérer une entreprise et à 20 millions d'euros de dommages et intérêts envers les différentes parties civiles, dont la communauté de communes pour le manque à gagner de taxe professionnelle. Ils sont sous le coup d'un mandat d'arrêt international depuis septembre 2008, mais les Etats-unis n'extradent pas leurs ressortissants.
Le parquet, qui avait dénoncé les «méthodes de patrons voyous dont l'absence constitue une gifle envoyée au tribunal et à la rég