On les a vus tous les deux le 27 août à Bierville (Essonne) pour l’université d’été de la CFDT. Une première dans l’histoire syndicale. Ce rapprochement entre les deux principales confédérations françaises (34 % pour la CGT, 21,8 % pour la CFDT aux dernières prud’homales) agace les autres syndicats qui ne leur pardonnent pas d’avoir signé, en 2008, un accord sur la représentativité les réduisant, à brève échéance, à faire de la figuration.
Désormais, seuls les syndicats qui obtiennent 10% aux élections de délégués du personnel peuvent négocier et signer un accord ou une convention collective. A la SNCF, déjà, ils ne sont plus que quatre : la CGT, l’Unsa, SUD rail et la CFDT (alliée aux conducteurs de la Fgaac). Exit FO et la CFTC.
En interne, la lune de miel CGT-CFDT fait aussi grincer des dents. La CGT tient congrès du 7 au 11 décembre. Sans aller jusqu'à traiter son leader de «racaille» comme l'a fait Xavier Matthieu, le délégué CGT de Continental, la base trouve parfois que «Bernard» en fait un peu trop dans l'unité d'action avec les «réformistes». Lesquels s'agacent de voir le syndicat se poser en interlocuteur privilégié du pouvoir sarkozien, tout en laissant la CFDT signer seule des accords aussi difficiles à assumer que l'assurance chômage.
Afin de ne pas heurter leurs militants, Bernard Thibault et François Chérèque ont refusé un entretien «croisé» qui leur aurait permis de répondre ensemble aux mêmes questions. Alors nous les avons interviewé