C'est la première fois de toute sa carrière qu'il est mis au chômage. Il reconnaît que «c'est un peu inattendu». Ça lui tombe dessus, au bout de trente ans passés chez Renault. Lui, c'est Jean-Yves Coudriou. Il n'occupe pas n'importe quel poste puisqu'il est directeur du siège du constructeur automobile, à Boulogne-Billancourt. Il suppose qu'il va «s'occuper un peu de la maison et des enfants» ce vendredi (aujourd'hui). Il est persuadé que beaucoup vont regarder la mesure prise par Renault «avec admiration». Il trouve ça «formidable» que la direction générale ait pris «à bras-le-corps la situation» du groupe. Un peu plus bas dans l'échelle hiérarchique, on se réjouit moins volontiers. Beaucoup des 17 000 cadres et ingénieurs mis au chômage partiel le sont pour la première fois et, s'ils n'étaient pas indifférents au sort de leurs collègues ouvriers des usines de Sandouville ou de Cléon (deux sites en Seine-Maritime) - qui, eux, ont fait l'expérience du chômage depuis bien longtemps - ils ne sont pas tout à fait rassurés. «Le chômage est plutôt bien vécu», relate Michel Sarpaux, délégué CFE-CGC au Technocentre de Guyancourt (Yvelines), avant de tempérer : «La question, c'est : est-ce qu'en 2010 les choses reprendront leur cours normal ? C'est ça notre problème.»
«Bazardique». Michel (1), délégué CGT au centre d'ingénierie de Villiers-Saint-Frédéric (Yvelines), trouve, lui, la situation