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Libération
EDITORIAL

Activisme

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publié le 14 septembre 2009 à 0h00

Voilà un sondage qu’on peut difficilement qualifier de partisan. Non seulement il a été réalisé, comme tous ceux que nous publions, dans les règles de l’art. Mais encore les réponses des gens de droite et de gauche se rejoignent largement. Qu’on en juge : 89% des électeurs de l’UMP estiment que rien ou presque n’a changé après un an de crise ; ils sont 91% parmi l’ensemble des personnes interrogées. Autrement dit, l’opinion estime à la quasi-unanimité que les racines de la crise sont toujours là et que les mesures prises depuis un an ne traduisent aucun changement d’attitude ou de politique. Quant au bilan, il est également jugé sévèrement (58% le tiennent pour négatif), même si les différences partisanes sont cette fois nettement accusées.

La dureté de la crise, dont les effets sur l’emploi se font maintenant sentir à plein, explique ce mauvais résultat. Mais pas seulement. En dépit de l’incontestable activisme du Président depuis le déclenchement du séisme, les Français estiment que le capitalisme n’a pas été assez réformé. Ils pensent surtout que les premiers bénéficiaires des mesures prises ne sont pas les bons : pour eux, les banques et les grandes entreprises sont les gagnants de la politique menée et les salariés, les artisans ou les agriculteurs, les perdants. Le comportement de la classe dirigeante, qui fait le gros dos en attendant de retourner à ses addictions financières, ne risque pas de les détromper. Reste pour la majorité une consolation : dans toutes les enqu