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Libération

Aux origines de l’épidémie de suicides

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Les salariés de France Télécom sont confrontés à des mutations brutales.
publié le 14 septembre 2009 à 0h00

Elle n'est pas morte tout de suite. Et pour ses collègues, devant lesquels Stéphanie s'est jetée du 4e étage, le spectacle de l'agonie a été traumatisant. «Ils étaient hystériques», confie Sébastien Crozier, responsable CGC-Unsa du site. Une salariée a apporté une couverture à la jeune femme encore consciente, avant qu'elle ne décède deux heures plus tard.

La scène, «d'une violence absolue», selon la CGC-Unsa, s'est déroulée vendredi en fin d'après-midi, au sein de l'immeuble France Télécom de la rue Médéric à Paris. La défenestration de cette salariée de 32 ans, dépendant d'Orange France, mais intégrée à la branche entreprises de France Télécom, constitue le 23e cas de suicide depuis février au sein du groupe. Un suicide de plus - de trop - qui a immédiatement fait réagir le ministre du Travail, Xavier Darcos, qui devrait recevoir aujourd'hui le PDG du groupe, Didier Lombard. Fait rarissime, le ministre a également demandé à son directeur général du Travail, Jean-Denis Combrexelle, d'intervenir personnellement. Retour sur une épidémie de suicides au sein d'un groupe en mutation permanente.

Combien de suicides à France Télécom ?

Vingt-trois salariés se seraient donné la mort depuis février 2008, dont sept depuis le 13 juillet, selon l’observatoire du stress mis en place par SUD et la CGC-Unsa. S’il est toujours difficile de relier directement un tel acte à l’environnement professionnel, le fait d’y recourir sur son lieu de trava