Pour reprendre le mot attribué à Talleyrand, «ils n'ont rien appris ni rien oublié». Le «diable boiteux» parlait ainsi des émigrés revenus en France sous la Révolution. Les «ils» du XXIe siècle pourraient être les banquiers, les traders, les pays abritant des paradis fiscaux, les grandes entreprises… Un an après la faillite de la banque d'affaires new-yorkaise Lehman Brothers, le 15 septembre 2008, qu'est-ce qui a changé ? Rien, selon notre sondage Viavoice (1). Ou presque. Et la grosse déception vient de Nicolas Sarkozy et de sa politique.
Répétition. L'étude de Viavoice le montre irrémédiablement : plus de neuf Français sur 10 (91%) considèrent que «peu de choses ont changé» et qu'une «telle crise pourra se reproduire» ! Ce pessimisme (ou cette lucidité) traverse toutes les couches sociologiques ou partisanes de la population. Parmi les plus inquiets, les employés (92%) et les ouvriers (88%) - c'est-à-dire les deux catégories socioprofessionnelles qui avaient massivement apporté leurs suffrages à Sarkozy en 2007 - mais aussi les 18-24 ans (98%), ou les agriculteurs (100%!). Les électeurs de droite (89%) et les sympathisants UMP (83%) croient eux aussi à la possible (probable ?) répétition de la crise économique, financière et sociale. «Les racines du mal sont toujours présentes» à leurs yeux, relève François Miquet-Marty, directeur associé de Viavoice.
Dans aucun des domaines que nous avons recensés, les Françai