Menu
Libération

«Je vais tout mettre en œuvre pour contribuer à créer 400 emplois dans les six à huit mois.» Dans le JDD le 2 août.

Article réservé aux abonnés
New Fabris équipementier automobile (Châtellerault).
publié le 15 septembre 2009 à 0h00

Ce qu'il a obtenu Estrosi affirme avoir amené les 366 salariés de l'équipementier auto en liquidation à retirer leur menace de faire exploser l'usine ; avoir obtenu pour chacun d'entre eux, une prime de licenciement de 12 000 euros et avoir ramené l'emploi à Châtellerault (Vienne). Pour ce qui est des bonbonnes de gaz, force est de reconnaître que le chantage du ministre - pas de réunion à Bercy sans retrait de la menace - a fonctionné.

Sur la prime supralégale c’est un peu plus subtil. Les clients de New Fabris, Renault et PSA, n’ont pas attendu les ingérences d’Estrosi pour racheter les stocks de l’entreprise. Estrosi a, en revanche, négocié auprès du liquidateur judiciaire et des créanciers de la boîte - au premier titre desquels l’Etat - que l’argent obtenu par la vente serve en priorité à indemniser les salariés.

Question emploi, ça se corse. «J'avais parlé de 400 emplois dans six mois à un an. Deux mois après, on en a 215 à l'entreprise Delipapier», se félicitait Estrosi le 1er septembre à Châtellerault en rappelant : «Quand je prends des engagements, je veux les tenir.» Mais la construction d'une usine de papier sanitaire ne doit rien au ministre. Elle était actée depuis début 2009. Et il n'y aura que 150 créations nettes d'emplois, qui plus est entre mi-2011 et début 2013. D'ici là, les «Fabris» auront eu le temps de chômer. Surtout, les postes ne leur seront pas réservés, contrairement à ce qu'a laissé entendre le ministre