Quelques heures après avoir rencontré le ministre du Travail, Didier Lombard, le patron de France Télécom depuis février 2005, a répondu à nos questions par téléphone.
Que se passe t-il chez France Télécom en ce moment?
On est dans une espèce de spirale dramatique qui s’est enclenchée à partir des drames de cet été. Certaines personnes plus fragiles que d’autres sont passées à l’acte, happées par cette spirale. Il faut l’arrêter. Cela met toute l’entreprise sous pression, y compris moi-même. Nous avons décidé d’arrêter pour l’instant les mutations et tout ce qui pourrait être générateur d’émotions, de problèmes familiaux.
Il faut aussi veiller à toutes les situations génératrices de stress, détecter toutes les personnes à risques. On s’est mis en route pour le faire. Il y en a qu’on connaît. D’autres pas. On a écrit aux médecins du travail pour qu’il nous alertent, bien sûr dans le respect du secret médical. On a mis en place un numéro vert, une hotline avec, au bout, des psychologues qui ne sont pas de France Télécom pour les plus réticents à s’exprimer dans l’entreprise. Cela devrait nous permettre de revenir à la normale.
Il faut que nous tenions compte aussi du moral des managers de la maison. Nous avons tous été heurtés. C’est comme dans un deuil. Il faut qu’ils s’expriment, qu’ils lâchent leurs émotions. On n’arrivera pas à une situation apaisée s’ils se sentent pris à contre-pied, culpabilisés. Alors qu’ils avaient surmonté tous les défis, l’ouverture à l