La grogne monte parmi les élus UMP à propos de la TVA à 5,5 % dans la restauration, même si les parlementaires mécontents sont peu nombreux à s'exprimer publiquement, par crainte de déplaire ou de se faire tancer par l'Elysée. Mais la baisse ridicule des prix révélée hier par l'Insee (- 0,2 % dans les restaurants et - 0,1 % dans les cafés en août) va nourrir inévitablement la controverse. Après avoir fait plaisir aux restaurateurs en votant cette mesure au coût de 2,4 milliards d'euros - qualifiée d'«arnaque de l'été» par le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque -, députés et sénateurs UMP redoutent à présent le mécontentement des consommateurs. Certains ont reçu des lettres bien senties d'habitants de leurs circonscriptions. «C'est une mesure qui ne rapporte rien au consommateur et qui coûte cher au contribuable, résume le villepiniste Jean-Pierre Grand, député de l'Hérault. C'est une galéjade.»
Parmi les parlementaires qui protestent à voix haute, figure le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, un proche du très sarkozyste ministre de l'Industrie, Christian Estrosi. Mi-août il a adressé une lettre au Premier ministre pour lui demander «un moratoire sur la baisse de la TVA à 5,5 %». Elu à Nice, il constate que «seule une minorité» de restaurants proposent des «menus à un taux de TVA réduit». Un état des lieux qu'il juge «choquant» alors que les «professionnels bénéficient […] d'une mesure financi