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Libération
grand angle

McCain a perdu la Maison Blanche

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Le 24 septembre 2008, le candidat républicain se déclare en faveur d’une solution interventioniste à la crise. Il se met son clan à dos. Et fait le bonheur de son rival Obama.
publié le 16 septembre 2009 à 0h00

Les vents soufflaient plutôt dans le bon sens pour John McCain, le candidat républicain à la présidence des Etats-Unis, quand la crise financière a éclaté, il y a un an. Le choix de Sarah Palin, gouverneure quasi inconnue de l'Alaska, présentée quinze jours plus tôt lors de la Convention du «grand vieux parti» à Minneapolis, avait redonné du tonus à une campagne qui en manquait singulièrement. Sa gouaille et surtout son côté «voisine de palier» avait boosté les sondages, au point de faire ombrage au candidat septuagénaire. L'œil rivé sur les chiffres qui le donnaient au coude à coude avec Barack Obama, voire légèrement devant, l'ancien héros du Vietnam laissait faire la fougueuse chasseuse de caribous, sourd aux caciques du parti qui s'inquiétaient du populisme décomplexé de la nouvelle venue. McCain pouvait enfin croire à ses ambitions.

Las, le maelström financier ne lui a pas laissé savourer longtemps les bienfaits de l'effet Palin. Le premier accroc survient le 15 septembre, ce lundi noir qui a vu la faillite de la banque d'affaires Lehman Brothers sous les yeux imperturbables du gouvernement américain, et le rachat de Merrill Lynch par Bank of America, sous la pression de ce même gouvernement. Alors que l'indice Dow Jones dégringole de près de 500 points, John McCain déclare, lors d'un meeting électoral en Floride : «Les fondements de l'économie sont forts.» Il ouvre alors un boulevard à l'équipe d'Obama, qui ne loupe pas le coche. A l'autre bout du pays