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pour mémoire

Suicides : comment France Télécom a ignoré les alertes

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Dès 2007, les syndicats signalaient la souffrance liée à la réorganisation permanente de l’entreprise en cours de privatisation.
Le président de France Télécom Didier Lombard et le ministre du Travail Xavier Darcos, lors d'une conférence de presse, mardi 15 septembre. (AFP)
publié le 16 septembre 2009 à 0h00

Peut-on parler de déni? Le mot est fort. Mais il a fallu un recensement douloureux - 23 suicides en dix-neuf mois - et une convocation chez le ministre du Travail, Xavier Darcos, pour que Didier Lombard, le patron de France Télécom, s'engage «personnellement pour que cesse ce mouvement de spirale infernale». Retour sur ces signaux que la direction n'a pas perçus.

13 Décembre 2007 Les syndicats SUD-PTT et CFE-CGC publient la deuxième phase d'enquête de leur Observatoire du stress et des mobilités forcées, créé quelques mois plus tôt. Les initiateurs de l'Observatoire pointent la souffrance née des réorganisations incessantes. Chaque répondant -un millier de salariés- dit avoir occupé en moyenne 2,17 postes sur les cinq dernières années avec, souvent, un changement du lieu de travail. Voyant venir le coup, la direction de l'opérateur a publié la veille son plan et ses chiffres pour lutter contre le stress. Elle répète en boucle que l'enquête syndicale n'est «ni représentative, ni scientifique».

21 décembre 2007 Le Syndicat national des professionnels de la santé au travail (SNPST) écrit au PDG de France Télécom, déplorant «des atteintes à la déontologie médicale et à l'indépendance des médecins du travail» à propos de la souffrance au travail, et demande au PDG «qu'il use de toute son autorité pour que cesse ce trouble qui, à terme, pourrait avoir des conséquences délétères sur la santé des salarié