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Libération
pour mémoire

Une société obsédée par le changement

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L’entreprise a totalement modifié structure et discours.
publié le 16 septembre 2009 à 0h00

Comment raconter la mutation considérable à l’œuvre chez France Télécom, passé en vingt ans d’un monopole confortable à la violence de la compétition dans un monde globalisé. On aurait pu penser que l’opérateur, puissant, rentable, allait lever le pied. A voir le chemin parcouru, on se dit que personne n’a ménagé ses efforts.

Au sommet de la hiérarchie, on ne chipote pas les compliments: «Regardez ! En quinze ans, nos salariés ont appris l'ouverture à la concurrence, la dérégulation, la mise en Bourse, la téléphonie mobile, l'Internet et le haut débit.» Mais c'est pour enchaîner : « Il est inenvisageable d'arrêter les restructurations», comme l'a encore répété récemment le DRH, Olivier Barberot.

Le (bon) temps. Raconter la mutation de France Télécom, c'est se pencher sur ses 102 000 salariés en France, âgés de 48 ans en moyenne. Entrés frais diplômés ou en apprentissage pour faire une carrière au sein d'un service public. C'était le (bon) temps où l'offre de l'opérateur tenait sur une page de format A4. Depuis 1997 et son changement de statut, France Télécom ne recrute plus de fonctionnaires. N'empêche, ils pèsent encore 65 % dans les effectifs.

Aujourd’hui, pour décrire les services de l’opérateur, il faudrait un bottin. Si les mots racontent une histoire, le glissement du vocabulaire et les slogans en vogue chez l’opérateur décrivent bien la mutation à l’œuvre. Le management des salariés, leur évaluation, le contrôle de leur travail s’inscri