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Libération
TRIBUNE

Quel capitalisme pour demain ?

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Modérateur Gérard Leclerc, la Chaîne parlementaire (LCP)
par
publié le 17 septembre 2009 à 0h00

MERCEDES ERRA Présidente exécutive d'Euro RSCG Worldwide

Espérer, depuis la France, peser sur la redéfinition du capitalisme mondial, paraît irréaliste. Seule l’Europe peut nous donner voix au chapitre, par son poids économique, dont on oublie trop vite qu’il est au moins égal à celui des Etats-Unis. Influer sur le capitalisme passera donc, pour nous, par une vraie Europe, à la manière des «Etats-Unis d’Europe», avec une gouvernance, une régulation, une force de négociation dans le monde, et des entreprises européennes, mixant les intérêts des pays membres. Personne ne dramatise suffisamment le besoin d’unir nos forces, à l’heure où la refonte du capitalisme sera un combat.

Pourtant, pour l’Europe, proposer une vision alternative du libéralisme est loin d’être impossible, car il existe bien, sur ce sujet, un esprit européen, partagé par les dix pays les plus représentatifs de l’Union européenne (enquêtes Euro RSCG, 2005 et 2008) : d’abord ils ne sont pas hostiles à l’économie de marché, ni à la concurrence (73 % de positivité) ni au profit (66 % de positivité). Ensuite, tous les pays sondés, sauf la République tchèque, et même la Grande-Bretagne, se retrouvent sur la conception d’une économie sociale de marché, avec une protection sociale minimum, la gratuité des soins pour les plus faibles, le contrôle des licenciements des entreprises, l’acceptation de contraintes au nom de l’environnement, et le besoin d’égalité et de justice.

Où pourrait se dessiner un cap