Le jour où...
Jeudi 8 octobre, Palais d’Egmont, le ministère des Affaires étrangères belge, en plein cœur de Bruxelles. Il est quatre heures du matin et Xavier de Walque, directeur financier de Dexia, se sent de moins en moins bien. Autour de lui, des dizaines de banquiers d’affaires et d’avocats s’agitent dans tous les sens. Dans l’autre pièce, le sort de la banque Dexia est en train de se décider. Entre les mains de deux ministres des Finances : Christine Lagarde et son homologue belge Didier Reynders. Personne ne veut croire que les gouvernements laisseront tomber la banque. Mais peut-elle encore être sauvée ?
Le 30 septembre, les deux Etats avaient déjà mobilisé 6,4 milliards d’eurospour recapitaliser la banque. Mais cela n’a pas suffi. Elle ne parvient toujours pas à se financer sur le marché de capitaux. Xavier de Walque le sait très bien. Il est à bout. C’est sa deuxième nuit blanche d’affilée. Cela fait des semaines qu’il assiste, impuissant, à la lente et inexorable descente aux enfers de sa banque. Pris d’un malaise, Walque s’effondre au milieu de ses collègues. Appel en urgence d’une ambulance qui l’évacue. Il ne découvrira que beaucoup plus tard que la banque franco-belge, grâce à la garantie des Etats, s’en est sortie. Comme lui. Pendant six mois, l’ex-directeur financier de Dexia sera absent, pour maladie. Aujourd’hui, il a retrouvé un poste dans la banque mais a quitté le comité de direction du groupe.
Une banque pépère
Qui aurait parié que le nom de Dexia ferait