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Libération

Du harcèlement sexuel à peu de frais

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social . Un cadre de Banque populaire amateur de gestes déplacés a été promu. Les syndicats s’insurgent.
publié le 18 septembre 2009 à 0h00

Des mains un peu baladeuses, une invitation à partager sa chambre, une demande de se lever pour mieux apprécier les formes d’une employée : un responsable d’une des Banques populaires régionales (2 000 salariés) développait un relationnel plutôt serré avec la gent féminine. Un an durant, de janvier 2007 à février 2008, Philippe M. (1) a sévi auprès du deuxième sexe, avant d’être promptement rapatrié au siège parisien par sa hiérarchie.

Deal. L'affaire aurait pu en rester là, et la CFDT, à l'origine de la demande de mutation, se contenter d'un transfert à la capitale. Seule condition posée, à l'époque, par le syndicat : que l'entreprenant manager, au professionnalisme par ailleurs reconnu, n'occupe plus de poste de direction générale. Plutôt compréhensifs, les dirigeants du groupe acceptent le deal… Jusqu'au 14 septembre dernier, jour où le conseil d'administration de la banque fédérale décide de nommer Philippe M. responsable d'une grande filiale du groupe.

Ulcérée, la CFDT dénonce aujourd'hui la légèreté de la direction nationale dans ce dossier : «Ils nous ont dit texto : "On y va comme cela, et on verra bien." Du genre on va pas se laisser emmerder pour une histoire de nanas. Je crois qu'ils ne réalisent pas vraiment le caractère pénal du harcèlement sexuel,s'insurge Véronique Descacq, responsable de la fédération CFDT des banques.De notre côté, si nous agissons ainsi, c'est avant tout pour protéger les salariées.»

Au siège du groupe, on précise que