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TRIBUNE

Face à la crise, quelles alternatives ?

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Modérateur François Sergent, «Libération»
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publié le 18 septembre 2009 à 0h00

NICOLAS BAVEREZ Economiste, historien

Le capitalisme est un caméléon qui mute à travers de grandes crises bouleversant sa régulation. La crise n'est pas financière mais économique, touchant le cœur de la mondialisation. La violence du choc et sa nature déflationniste lui confèrent aussi une dimension politique, libérant des pulsions protectionnistes, nationalistes et extrémistes. Dès lors, l'histoire hésite entre la poursuite de la mondialisation ou sa désintégration. Deux tentations se font jour. La première prétend revenir à l'économie de bulle, en occultant les séquelles du désastre et les risques engendrés par la mobilisation de la politique économique pour les banques centrales et les dettes publiques. La deuxième entend mettre le potentiel de violence de la crise au service d'un grand soir du capitalisme, du néomarxisme d'Hugo Chávez aux utopies altermondialistes. Ni le capitalisme ni la mondialisation ne sont condamnés. Mais le risque du statu quo est intenable quand il n'existe plus de défense face à un nouveau choc. La crise n'appelle pas d'improbables alternatives mais des réformes profondes pour stabiliser la société sans casser sa dynamique. Il faut rompre avec le mythe de l'autorégulation des marchés pour donner au capitalisme des principes, des institutions et des règles qui favorisent un développement durable. Ceux-ci ne seront plus le monopole de l'Occident mais devront être négociés entre les grands pôles qui structurent l'économie du XXI