JEAN-MARIE HARRIBEY Economiste, coprésident d'Attac
Le discours idéologique dominant a consisté à asséner l’idée que la libre circulation des capitaux, des biens et des services et la marchandisation de toutes les activités, étaient porteuses de bien-être pour l’humanité, pendant que la finance s’en donnait à cœur joie. L’OMC, le FMI et la Banque mondiale n’ont pas été en reste pour soutenir pareille assertion, dont le résultat fut le déclenchement d’une crise globale inédite. Cette globalisation a signifié concentration du capital et des revenus, phénomènes spéculatifs, destruction des systèmes de protection sociale, et abandon de la gestion climatique à la finance-carbone. Le mouvement altermondialiste est né en réaction au projet néolibéral de transformer la société en «société de marché». Il faut remettre en cause la rentabilité du capital, limiter son champ, placer hors marché les activités répondant à des objectifs sociaux et écologiques et faire de la démocratie le fil conducteur de toutes les transformations, en lieu et place de la dictature actionnariale. Les institutions de Bretton Woods et l’OMC doivent être placées sous l’autorité des Nations unies et cesser d’être des agences dans les mains des lobbies capitalistes qui s’agitent dans les couloirs du G20.
PASCAL LAMY Directeur général de l'OMC
La violence de la crise, sa vitesse de contagion, et les dégâts sociaux qu’elle n’a pas fini de provoquer ont relancé le débat sur la glob