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TRIBUNE

Que reste-t-il des idéologies ?

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Modérateur Isy Morgensztern, réalisateur
par
publié le 18 septembre 2009 à 0h00

OLIVIER FERRAND Président de Terra Nova

Les trois modèles «idéologiques» volent en éclats. Le modèle social-démocrate européen le premier. Celui de l’Etat-providence, caractérisé par un cercle vertueux entre prospérité et justice sociale, croissance et redistribution, marché et Etat. Moteur de la prospérité sous les Trente Glorieuses, en crise depuis vingt ans, il n’est plus viable en l’état dans le contexte du nouveau capitalisme mondial. Les conservateurs ont milité pour que l’Europe rejoigne le seul modèle efficace, selon eux, le néolibéralisme américain. La crise l’a révélé : il est aussi inadapté car fondé sur l’autorégulation des marchés, incompatible avec le monde systémique à venir. Si on le laisse faire, le marché ne s’autorégule plus, il s’autodétruit. La crise idéologique pointe aussi dans les pays émergents. Leur modèle de développement repose sur la fermeture du marché intérieur et la conquête des marchés étrangers. Les tensions croissantes qu’il provoque, internes (sociales) et externes (diplomatiques), ne sont pas viables. Partout, le modèle est remis en cause. De nouveaux devraient émerger et s’affronter. La bataille idéologique est devant nous.

GUY SORMAN Ecrivain

La France n’a existé que coupée en deux : républicains - monarchistes, cléricaux - anticléricaux, gaullistes - antigaullistes… Et là, tout de suite ? Je dirais : orthodoxie et résistance. L’orthodoxie, libérale, place l’individu au-dessus de la société, le libre choix