JEAN PEYRELEVADE Economiste, vice-président du Modem
La prochaine crise financière est en route. La régulation du capitalisme financier, indispensable selon le G20, est et restera purement verbale pour deux raisons. D’abord, le diagnostic sur la nature de la crise est insuffisant. L’essentiel n’est pas la rémunération des traders mais la nature des risques pris par le système bancaire. Les banques de dépôt doivent émettre la monnaie en contrepartie de crédits pour financer l’économie. Tout autre risque devrait être interdit. Il faut séparer banques de dépôt et banques d’investissement et protéger les premières d’elles-mêmes. Ensuite, la méthode retenue est inappropriée. Les principes d’une régulation efficace sont simples mais l’exécution est complexe. On a besoin d’un architecte qui devrait être la Banque des règlements internationaux (BRI). Tant que le G20 ne mandate pas la BRI (ou le FMI), rien ne se passera. D’où ces questions : les gouvernements peuvent-ils développer un élément de gouvernance mondiale ? Les intérêts nationaux les empêchent-ils de réfléchir ? Le poids des lobbies est-il trop important pour qu’une réforme soit possible ?
PASCAL SAINT-AMANS Chef de la division chargée de la compétition fiscale à l'OCDE
«Grâce» à la crise, le temps du secret bancaire à des fins fiscales, et celui des paradis fiscaux, est révolu. Beaucoup pensent qu’il s’agit d’esbroufe et que ces mouvements vers plus de transparence ne serviront à rien. C’est