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Taxe Tobin, le retour...

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Crise aidant, le gouvernement se rallie à un prélèvement hier tabou.
publié le 18 septembre 2009 à 0h00

Tobin or not Tobin? Là n’est plus la question, à en croire les assauts des déclarations politiques. Un an après la déconfiture de Lehman Brothers, et à la veille du sommet du G20 à Pittsburgh, tout le monde se lève donc pour défendre l’idée - vieille de trente-sept ans - de l’économiste James Tobin : taxer les transactions financières.

Longtemps pourfendeur de ce grain de sable dans les rouages du capitalisme-casino qu'il dénonce aujourd'hui, Nicolas Sarkozy avait, en juin à Genève, lors du sommet de l'Observatoire international du travail (OIT), ouvert la voie en pointillé : «Je ne sais pas si c'est une bonne idée, si elle est applicable, disait-il alors. Mais qui pourrait comprendre que ce débat soit enterré ?» Cette fois, c'est Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères, qui s'y est à nouveau collé. Il s'était pourtant fait moucher par Christine Lagarde au printemps. La ministre de l'Economie jugeant à l'époque une telle proposition «pas d'actualité». Volte-face toute, hier à Bercy, haut lieu de la résistance à une telle taxe: «On est ravi…» Voire.

«Sable». L'idée d'essayer de dégonfler le volume des opérations financières liées à la spéculation et mettre, dixit Tobin, «du sable dans les rouages trop bien huilés de la finance», n'est pas nouvelle. Impulsé par Jacques Chirac, le rapport Landau avait noté dès 2004 qu'il n'existait aucun obstacle à la mise en place d'une fiscalité transnationale. Et pour passer de la