14h. 44, boulevard de Vaugirard à Paris (XVe), devant le siège de la Poste. Une immense banderole de la CGT, premier syndicat dans l'entreprise, a été déployée grâce à une grue devant la façade du bâtiment de huit étages, où se trouve la direction générale, avec l'inscription «Touche pas à ma poste - Non à la privatisation - Oui à un service public moderne et rénové». Des centaines de postiers en grève, opposés à la transformation de l'établissement public en société anonyme par actions, s'agglutinent autour des drapeaux syndicaux.
14h30. La manifestation se met en action. Les premiers slogans fusent: «La privatisation, on n'en veut pas!», «Qui sème la misère récolte la colère!», «Y a pas marqué la Bourse!»...
En tête du cortège, une représentation syndicale plurielle (CGT, CFDT, Sud Solidaires, FO, CFTC) marche derrière une énorme banderole. Silencieuse. Et solennelle. Comme pour marquer le caractère grave du moment. «Il ne faut pas les laisser faire, assène Bernard, encarté CGT. Sinon ils vont faire la même chose qu'avec France Télécom (dont l'Etat ne détient plus que 27% du capital).»
France Télécom, justement. Sandrine, 40 ans, y travaille depuis dix ans. «J'y suis entrée lors de la période charnière.» Que fait-elle à une manifestation de postiers? «Je ne veux pas qu'il leur arrive ce que nous avons connu. Et c'est maintenant qu'il faut s'opposer au projet du gouvernement. A