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Analyse

Pittsburgh oublie les vraies questions

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La réforme des marchés ne sera pas abordée.
publié le 24 septembre 2009 à 0h00

La finance mondiale peut dormir tranquille, il n’y a sur la table de négociation de ce G20 de Pittsburgh, rien (ou si peu) de compromettant pour la spéculation de demain. Certes, on peut déjà prédire que le communiqué final évoquera la réglementation des bonus, le renforcement desfonds propres des banques pour contenir leurs prises de risques, la mise sous surveillance des paradis fiscaux et des agences de notation. Tout cela est très bien, mais ne change pas grand-chose aux règles du jeu de la finance mondiale. Car aucune de ces avancées n’a pour ambition de répondre à la seule question de fond : comment mettre fin à la situation de surprofit de la finance mondiale qui, au lieu de servir l’économie réelle, la fragilise ? Les gouvernements occidentaux, et notamment celui de Nicolas Sarkozy, ont choisi la croisade de la «moralisation» du capitalisme plutôt que celui de sa réforme. La bataille des valeurs, plutôt que des structures. Ce qui fait bien marrer les banquiers et autres traders.

Que nous disent les économistes spécialistes de la chose financière ? Ecoutons par exemple André Orléan, un des plus éminents spécialistes français du mode de fonctionnement des marchés financiers. Il dit que pour mettre fin au caractère mimétique des marchés et à leur propension à fabriquer des bulles, il faut simplement construire des pare-feu. Cloisonner les marchés. Afin d'éviter la contagion des risques. Une des solutions serait d'établir une séparation stricte entre les métiers de banque