Le Chili se flatte d'être un des pays les mieux préparés à surmonter rapidement la crise. En juin, le président américain, Barack Obama, y était allé de son compliment, estimant que la politique économique menée par la présidente était une «bonne leçon» pour son pays ! Les Chiliens eux-mêmes sont confiants. La présidente, Michelle Bachelet, surfe sur une popularité qu'aucun président avant elle depuis la fin de la dictature, en 1990, n'avait réussi à atteindre, avec 73 % de soutien. Et 64 % de la population approuve sa gestion économique, selon les derniers sondages. La consommation a repris du poil de la bête. Les journaux ne parlent déjà plus de «crise», mais de «redressement économique».
Quel est donc le secret de Michelle Bachelet ? «La présidente n'a d'abord pas eu à ranimer le système financier chilien, souligne Andrés Palma, économiste de l'Institut de sciences sociales Flacso et ancien ministre de la Planification, parce qu'il n'y a pas eu crise financière. La banque est en bonne santé.» Les investissements publics, elle les a donc directement injectés dans l'économie réelle. Début janvier, la socialiste a lancé un plan de réactivation de l'économie de 3 milliards d'euros, l'équivalent de 2,8 % du PIB national. Un des plus gros efforts financiers publics au monde. Objectif ? Créer 100 000 emplois et faire remonter la croissance de 2 ou 3 points grâce à un programme de grands travaux publics, à un crédit pour les PME, à une