André Bouchut, secrétaire national de la Confédération paysanne, estime que, si la grève du lait s’est achevée hier, la crise du secteur est loin d’être finie.
La crise du lait touche-t-elle à son terme ?
Les industriels annoncent une remontée de certains cours, comme le beurre ou la poudre de lait. Mais l’évolution est si faible et récente que les producteurs ne sont pas près d’en profiter. Surtout, cette tendance à la hausse ne préjuge en rien du prix du lait dans quelques mois. Pour que la crise du lait s’achève, les prix doivent atteindre entre 350 et 400 euros la tonne, au lieu des 275 euros actuels, et surtout se maintenir à ce niveau. Des outils doivent donc être mis en place pour réguler l’offre et la demande de manière durable. Nous demandons une baisse de la production en Europe de 5 %, assortie d’une taxation de l’ensemble des producteurs européens qui dépassent les quotas. Car, actuellement, seule la France applique ce système. Dans les autres pays, la taxe ne s’exerce pas tant que la production nationale ne dépasse pas les quotas. La somme récoltée pourrait financer une baisse de la production pour les agriculteurs qui le souhaitent.
La crise du lait n’est donc qu’une crise des prix ?
C'est avant tout une crise de la surproduction. Tant que la production ne sera pas régulée en Europe par une décision politique forte, les prix resteront très bas. La moitié des exploitations pourraient mettre la clé sous la porte avant la fin de l'année [il en existe 88 000, ndlr]. Par ailleurs, le prix du lait devrait prendre en compte le coût de revient pour les prod