Hier soir, la grève du lait a été suspendue, après quatorze jours d'épandages et de blocages de laiteries dans plusieurs pays d'Europe. Elle aurait privé le marché de 500 millions de litres. Symbolique par rapport à la production annuelle de l'Union (le seul quota français annuel est de 25 000 millions de litres). Néanmoins, à la demande de la France, une «réunion extraordinaire» des 27 ministres de l'Agriculture se tiendra le 5 octobre à Bruxelles. La Commission européenne, qui estime que la crise est terminée (lire ci-contre), a prévenu «qu'aucune décision» n'y serait prise afin de désamorcer des attentes qui risquent fort d'être déçues. De fait, les producteurs de lait, qui exigent un maintien des quotas de production, n'ont guère de chance d'être entendus. Aucune majorité qualifiée d'Etats membres n'existant dans l'Union pour les prolonger au-delà de 2015. Le Français Bruno Le Maire n'y est lui-même pas favorable. Le système est incapable d'empêcher l'érosion des exploitations (en France, de 427 000 à 88 000).
En revanche, la plupart des Etats sont d'accord pour maintenir une régulation du secteur laitier européen afin d'éviter des chutes de prix brutales tout en permettant aux agriculteurs de produire librement. Les protections aux frontières seront maintenues ainsi que les achats publics à un prix garanti en cas de surproduction. Les producteurs veulent obtenir davantage. «Les quotas laitiers peuvent être remplacés par des autorisations de production accord