Agnès Bénassy-Quéré est directrice du Cepii (Centre d’études prospectives et d’informations internationales). Ses recherches portent principalement sur le système monétaire international.
Pittsburgh a-t-il abouti à de bonnes décisions ?
Le G20 n’a pas seulement parlé des sujets très médiatiques, comme celui des bonus des traders. D’autres, tout aussi importants, ont été discutés. Il a enfin pris la décision de surveiller les grands déséquilibres mondiaux qui ont favorisé l’émergence de la crise. Comme par exemple, le fait que les Etats-Unis puissent s’endetter grâce aux excédents monétaires extérieurs en provenance de la Chine et des pays pétroliers.
Sur ce sujet, le G20 aurait fait ce que le G8 n’a pas été capable de faire ?
Oui. Et c’est positif. Avant, les Chinois n’étaient pas à l’aise sur la question. Mais aujourd’hui, ils ne s’opposent plus à la mise en place d’un mécanisme de surveillance.
En quoi est-ce important ?
Ça l’est parce que le consommateur américain va réduire sa demande et donc freiner durablement la croissance mondiale. Or, il faut une relève de taille aux Etats-Unis. On peut espérer que les Chinois acceptent désormais de jouer ce rôle en mettant l’accent sur la croissance de leur demande interne. Ce qui suppose beaucoup de choses : comme une plus grande redistribution des richesses, ou encore un système de protection sociale.
La Chine comme solution à la crise, c’est un peu rapide, non ?
Je ne dis pas ça. Je dis simplement que ce G20 a eu le mérite d’en débattre. Avec, à la clé, des Chinois qui acceptent de discuter de leur modèle de croissance et se disent prêts à fournir des réponses concrètes au G20. Reste à voir ce qu’ils proposeront.
Quid des régulations financières ?
Bien sûr, on peut toujours déplo