Nouvel épisode dans la saga du lait : la bouteille de Yop a opéré un rapprochement avec l'emmental en vue de lui sauver la mise. Sodiaal (Yoplait, Candia) et Entremont ont annoncé hier qu'ils étaient convenus d'un «accord de négociations exclusives» courant sur deux mois. C'est que, depuis le début de l'été, le groupe laitier Entremont fait face à d'importantes difficultés : 365 millions d'euros de dettes à fin 2008, un positionnement sur le marché des produits laitiers industriels (poudre et beurre) dont les cours mondiaux se sont effondrés et un emmental phare qui subit la concurrence féroce de pâtes hollandaises ou néo-zélandaises meilleur marché.
Pis, en pleine grogne des producteurs de lait, Entremont n’aurait eu d’autre choix que de rémunérer ses fournisseurs 250 euros la tonne de lait, soit 20 euros en dessous de ce que prévoit un accord interprofessionnel du 3 juin déjà très décrié.
L’un dans l’autre, c’est le dépôt de bilan qui menace. Heureusement, le magot d’Entremont met en appétit certains gros joueurs du secteur laitier. Lactalis s’est ainsi manifesté avant de devoir retirer ses billes. Selon le groupe, la proposition faite ne laissait pas assez de place au principal actionnaire d’Entremont, le Belge Albert Frère, et le groupe n’était plus d’accord sur la reprise des dettes. Surtout, doublons industriels obligent, le coût social d’une reprise par Lactalis aurait laissé des traces parmi les plus de 4 000 salariés d’Entremont et les 6 000 éleveurs fourniss