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La France enterre les critères de Maastricht

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Le gouvernement ne prévoit de revenir dans les limites du Pacte de stabilité qu’en 2015.
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant et Christophe Alix
publié le 1er octobre 2009 à 0h00

La dernière fois, c’était en 2007. Portée par une croissance encore vigoureuse de 2,3%, la France était parvenue à rentrer dans les clous du pacte de stabilité européen en affichant un déficit public de 2,7%, inférieur à la marge autorisée des 3%. La prochaine fois, ce sera en… 2015. Si tout va bien, très bien même. Lors de la présentation du budget 2010 hier matin, la ministre de l’Economie, Christine Lagarde, et son homologue du Budget, Eric Woerth, se sont livrés à un petit exercice de «déficit-projection» qui avait tout d’un enterrement du Traité de Maastricht qui continue, en dépit de la crise, de régir la monnaie unique européenne.

«Locomotives». Le gouvernement, ont-ils détaillé, qui mise sur le retour d'un taux de croissance de 2,5% à partir de 2011, prévoit de ramener cette année-là le déficit public à 6% du produit intérieur brut après les 8,5% records de 2010. Le début d'un rétablissement des comptes qui se fera ensuite au rythme de 1% de réduction chaque année.

Il faudra donc attendre 2015 pour rentrer à nouveau dans les limites du Pacte de stabilité et 2018 pour parvenir à l'équilibre. Aucun pronostic n'est en revanche formulé pour la dette publique, que le gouvernement anticipe, là aussi, si tout va très bien, à 91% du PIB en 2013. Soit 31 points au-dessus de la limite de 60% imposée par le Pacte de stabilité. «On s'attend à une pression de nos partenaires européens, reconnaît Christine Lagarde, mais il faudra bien quelques locomotiv