C'est la petite question qui monte. Et qui fait d'énormes vagues. «Le gouvernement veut changer le statut de la poste pour la privatiser. Etes-vous d'accord avec ce projet?» Voilà l'intitulé de la «votation citoyenne» à laquelle tous les Français sont conviés depuis quelques jours. Mise sur orbite par le Comité national contre la privatisation de la Poste (agrégat d'une soixantaine d'organisations, de l'Unef au NPA en passant par le PCF, le PS, après un détour chez les alter et les syndicats), elle fait tant de houle qu'elle déborde même ses organisateurs.
Le site appelpourla poste.fr, nœud de la logistique, où les comités locaux téléchargent le matériel de vote et informent sur les lieux du scrutin, est au bord de l'implosion. «Plus de 20 000 téléchargements !» s'emballe Nicolas Galipidès, du Sud-PTT. Dans cette affaire, c'est moins le résultat du scrutin - couru d'avance - que la multiplication virale des votations citoyennes qui étonne. Avant le point d'orgue de samedi, grande journée du vote. Sentiment de vertige. Le Comité imaginait déployer sur le territoire 5 000 lieux de scrutin. Il n'arrive plus à suivre, face aux initiatives tous azimuts. Mercredi, on votait à l'université Paris-VIII, à Saint-Denis. Hier, c'était à la faculté d'Orsay. Au Musée du Louvre. Au réfectoire de la Banque de France. Des infos que l'on glane à la volée. Et que le site officiel peine à recenser.
Prenons Merlieux, village près de Laon. Là, c'est la Fédération anarchiste qui po