Jusqu’où aller pour faire passer une réforme ? Le gouvernement, son ministre de l’Industrie en tête, en charge du dossier, n’a pas hésité à forcer le trait. Voici comment.
La loi garantira le maintien du réseau en l’état
Pour rassurer postiers et usagers, Christian Estrosi s'est déclaré prêt à «inscrire dans la future loi le maintien des 17 095 points Poste». Quand bien même cette assurance figurerait (ce n'est pas le cas aujourd'hui), elle n'engagerait à rien. Car les 17 095 points agrègent des bureaux de poste dits «de plein exercice» où l'on peut faire toutes les opérations postales (400); les guichets annexes, sortes de bureaux secondaires; et les points Poste ou agences communales, ouverts quelques heures par jour et tenus par l'épicier, l'employé communal ou le buraliste. Estrosi se garde bien de faire la distinction. Or, il y a de moins en moins de bureaux et toujours plus de points contacts. En 1999, on comptabilisait 14 147 bureaux. Ils ne sont plus que 11 422 fin 2008. Les points de présence avec services allégés sont eux passés de 2 900 à 5 660 aujourd'hui. Quant au nombre de points Poste, il n'a pas changé : toujours 17 000.
La loi garantira un capital 100% public
Le changement de capital est-il un prélude à une privatisation ? Estrosi dégaine un argument choc : le statut public de la Poste sera inscrit dans la loi. A ceux qui font remarquer que le statut public de GDF, finalement privatisé, était aussi garanti dans